Paysage dans la brume

A peine arrivé a l'Aéro-club, le chef pilote avec qui j'ai rendez vous ce matin pour la suite de mon entraînement sur Piper (train classique) me dis de m'activer afin que nous puissions partir faire des tours en basse hauteur (avant qu'un autre avion ne décide de faire la même chose). En effet le circuit en basse hauteur est limité à un seul appareil (avec instructeur).
Nous montons à bord, j'attache mon harnais tandis qu'il prépare le départ, la porte latérale est fermée, verrouillée - démarrage du moteur, annonce radio, et roulage vers la piste 28.
Pour l'instant il n'y a pas de vent. Arrivée au point d'arrêt, essais moteur, je m'aligne et décolle.
Montée a 60kt et virage vers la droite tout en stabilisant la vitesse à 70 kt, ce qui est suffisant pour faire notre tour de piste.
Je réduis, me mets en palier, puis en base - nous sommes a 200ft sol, soit 60 mètres, les sillons des labours sont bien proches.
Je vire vers la piste, avec cette lenteur trompeuse du Piper - si léger et souple en l'air et si prompt à embarquer dès qu'il touche le sol. Pour le premier toucher, Stéphane me montre toute la manoeuvre, l'arrondi très progressif qui nous permet de perdre de la vitesse avec douceur, nous effleurons le sol, je remets le gaz et nous voilà à nouveau en l'air au bout de quelques dizaines de mètres.
Cette fois-ci c'est moi qui manoeuvre, j'arrive un peu bas en finale, mais il suffit de remettre un poil de gaz pour me stabiliser, passage de la barriere, réduction complète, je tire sur le manche, un peu trop peut-être, nous faisons un bond et je tire encore, nous remontons, puis retombons lourdement - remise des gaz pour sortir de ce manège. Ce sont de mauvais réflexes que je dois corriger pendant les tours suivants.
Nous continuons nos tours, lorsque la tour se réveille, puis nous annonce un changement de QFU, nous devons aller faire nos exercices sur la 05 maintenant. Je vire, passe le long de hangars et passe en virage a droite - le brouillard suffit à rendre la piste indistincte et je vire un peu au jugé.
Combien de rebonds, d'arrondis trop hauts ou de piqué trop vif avant d'arriver à enchaîner 2 tours peu près corrects -- je comprends que le controle de la vitesse, des la vent arrière et surtout en finale, joue pour beaucoup dans la réussite de l'atterrissage. Après c'est une question de pédalage - palonniers et freins combinés pour lui imposer une trajectoire au roulage.
D'ailleurs même l'arrivée au parking ne se fait pas sans mal, même en soufflant la dérive avec l'hélice il refuse de braquer et nous devons peser lourdement sur le frein pour arriver a le mettre dans l'alignement.
Extinction du moteur (en tirant sur la richesse) et toujours un peu d'acrobatie pour arriver a sortir la jambe sans se casser la figure..
Bilan: 35 minutes de vol et plus de 10 touchers. Encore quelques séances comme ça et je pourrais tenter le solo... Pour autant que je sache, avec la visibilité qui se dégradait encore, personne ne s'est risqué à voler après nous.