comme mille chevaux furieux (part 2)

Apres cette prise en main rapide du CAP10, voici enfin ma première leçon de voltige.
Un court vol nous mène de Dreux à Saint-André de l'Eure (code OACI: LFFD). Je suis aux commandes et, après l'atterrissage je constate qu'il va me falloir du temps pour arriver à guider correctement le CAP, tant au sol il semble être naturellementporté au louvoiement voire au tête-à-queue.

Une courte halte au parking, je me défais de mon parachute et rejoint les autres élèves au local de l'Aéro-Club local (AC des Authieux). En effet, l'avion va tourner toute l'après-midi, à raison d'une petite demi-heure par personne, avec de temps en temps un plein rapide avant de repartir virevolter.

L'axe de voltige étant quasiment à la verticale du terrain, le démarrage de la voltige est presque immédiat, une fois que l'on a atteind une altitude raisonnable (800-900 mêtres).

Enfin, voilà, c'est mon tour. Harnachement, roulage, décollage et circuit de montée avant de se retrouver à l'aplomb d'une vieille piste en béton qui marque l'axe de voltige, au sud-est de l'aérodrome. Comme on peut le voir sur l'image ci-dessous (le terrain est à gauche, avec sa piste en 05/23, et l'axe de voltige au centre)



Premier exercice: la vrille. Le départ de cette figure est relativement simple, il faut réduire les gaz et tirer progressivement sur le manche tandis que le badin chute. Vers 110 km/h, on commnence à sentir le début du décrochage, on peut commencer à mettre du pied du coté où l'on souhaite partir... Ooops, ça y est, l'aile gauche s'enfonce brutalement, le nez pointe vers le sol et l'avion commence à tournoyer (je mets aussi du manche a gauche). J'entends mon instructeur, qui me donne la recette pour en sortir: mets du pied à fond a droite - Bon, déjà ça arrête de tourner - allez, le manche au milieu, OK et maintenant une ressource souple. Hou, la je me sens écrasé dans le siège, mais au moins je suis content d'être encore en vie.

Allez, une deuxième - je vérifie l'altimetre, on est remonté a 800m sol, ça va - je réduis et maintiens l'avion sur sa ligne, la vitesse tombe a 100km/h, un peu de pied à gauche, puis franchement et une fois de plus l'aile qui se dérobe et le sol qui envahit toute la verrière.

Au bout de la cinquième, je commence à prendre le truc, mais j'ai toujours autant d'appréhension (de ne pas pouvoir en sortir, d'éparpiller l'avion façon puzzle etc). Curieusement les figures suivantes me sembleront beaucoup moins impressionnantes.

La suite, c'est le demi-tonneau puis le tonneau. D'abord, passer en vol dos - il faut soulever le nez (pour éviter dee perdre de l'altitude lors de la figure), puis faire basculer l'avion au manche, tout en rajoutant progressivement du pied. Une fois sur le dos, repousser le manche pour garder une assiette positive et continuer de maintenir le centrage de la bille - la bille pour le vol dos cette fois-ci - avec les palonniers. Le souci, c'est qu'au moment du passage sur le dos, j'ai décollé du siège d'au moins 5 centimètre, je me retrouve tout à coup pendu dans les sangles du harnais et j'ai l'impression d'atteindre a peine le palonnier du bout des pieds, ce qui est très inconfortable. D'où l'importance capitale de serrer les ceintures et harnais avant le départ.

Pour finir le tonneau, je remets du manche et fini par pousser sur le pied gauche avant de retrouver l'horizontale si familère.

Maintenant, il s'agit d'enchaîner tout cela de façon à peu près fluide - je m'y essaie, et pour l'essentiel le résultat est assez encourageant, même si j'ai tendance a confondre mes pieds et mes mains. Ainsi, parfois je ramène le manche au neutre (au lieu du palonnier) ce qui bloque la rotation de l'avion avant que nous soyons revenus à plat.

Au moins, pour cette figure on ne touche pas à la manette des gaz.

Enfin, pour parachever ma première séance, la boucle (ou looping). Là il faut jouer avec les gaz - on commence par tirer sur le manche pour faire monter l'avion selon une trajectoire arrondie, quand il atteint 45 degrés d'inclinaison, il est temps de mettre les gaz à fond pour monter progressivement à la verticale. Ensuite, tirer à nouveau sur le manche pour l'arrondi au sommet, continuer l'arrondi en réduisant les gaz et enfin, finir la figure en resserrant (+3G quand même, pour faire un beau rond).

C'est intense, c'est difficile à faire proprement, mais c'est très agréable, surtout quand, après la montée verticale, je rejette la tête en arrière pour tenter d'apercevoir à nouveau la planète, emporté par la rage contenue des 180 chevaux qui se jouent de la pesanteur.